La FCE-CFDT a organisé une session de recherche, les 18 et 19 mars, à Noisy-le-Grand, sur le thème particulièrement offensif de « Osons l’industrie ». Pendant ces deux journées, une centaine de participants se sont penchés sur l’état de l’industrie, en France et en Europe, et sur les politiques industrielles mises en place pour redresser la situation et relancer la création d’emplois. Ils ont pu mesurer les grands enjeux technologiques auxquels l’industrie est confrontée, notamment avec la conjonction de la transition énergétique annoncée et de la révolution numérique, particulièrement rapide (big data, robotique, Internet des objets…), qui font penser à une troisième révolution industrielle. Celle-ci impactera toutes les branches professionnelles. Autre constat : l’industrie se transforme et ne se limite plus aux seules activités manufacturières. Elle recouvre de plus en plus des activités de services et de nouveaux acteurs, comme les fameux GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon), qui bousculent les schémas traditionnels.
Face à ces évolutions, le leitmotiv de cette session de recherche aura incontestablement été le mot « anticipation ». En effet, les différentes tables rondes ont mis l’accent sur l’impérieuse nécessité d’anticiper le plus en amont possible les mutations technologiques, économiques, sociales et environnementales. Pour cela, un dialogue social de qualité est incontournable à tous les niveaux et constitue un facteur de compétitivité pour l’industrie. Il doit évoluer vers un véritable dialogue « économique » dans lequel les acteurs acceptent de partager toutes les informations, y compris stratégiques, pour élaborer en commun un diagnostic et un plan d’actions acceptés par tous. Cela suppose une reconnaissance du rôle des syndicats et une plus grande confiance entre les partenaires sociaux. Cela nécessite aussi une réflexion approfondie de notre organisation syndicale pour faire évoluer nos pratiques et accroître l’efficacité de notre action. C’est une condition indispensable pour que le syndicalisme puisse contribuer à l’émergence de solutions permettant d’arrêter de nourrir la désespérance sociale.